Histoire

Décembre 1806, Napoléon entre dans Varsovie. Une garde d’honneur composée de nobles Polonais assure, conjointement avec la Garde Impériale, la sécurité de l’Empereur. Impressionné par la tenue de cette escorte, Napoléon décide d’intégrer un régiment de Polonais dans sa garde : il est créé par un décret du 2 mars 1807. Un décret du 16 avril stipule que pour être admis dans le régiment le postulant doit être : propriétaire ou fils de propriétaire, être âgé de 18 ans au moins et de 40 ans au plus, se pourvoir d’un cheval, d’un habillement, d’un harnachement complet, conformément au modèle.

Au fur et à mesure de leur formation, les escadrons rejoignent la France; ils prennent leurs quartiers à Chantilly, mais ne vont pas y rester longtemps car, en février 1808, ils partent pour l’Espagne. En avril, l’Empereur les passe en revue et fort mécontent de constater leur manque d’esprit militaire et la médiocrité de leur instruction les confie à son aide de camp, le Général Durosnel, afin que ce dernier complète leur formation. Ce travail sera poursuivit par Lasalle qui leur apprendra le service des avant-postes et en fera un vrai régiment de cavalerie.

Rentrés d’instruction début novembre 1808, les chevau-légers polonais vont bientôt avoir l’occasion de montrer leur valeur. Le 30 du même mois, à Somo-Sierra, sur un ordre directe de l’empereur, le troisième escadron des Polonais, fort de 150 hommes, charge 9 000 fantassins retranchés sur les pentes de la route et les batteries de 4 pièces installées a chacun des 4 tournants. La charge dure 7 mn durant lesquelles les chevau-légers culbutent 4 batteries, mettent l’ennemi en fuite et prennent un drapeau, perdant 83 hommes et 7 officiers tués ou blessés. Ils sont désormais dignes de faire partie de la garde.

Au printemps 1809, le régiment rentre à Paris et repart aussitôt pour l’Autriche. A Wagram, les Polonais chargent les Hulans de Schwarzenberg, s’emparent de leurs lances et les retournent contre ces derniers. Cette prise de guerre infléchira le destin de l’unité : le régiment adopte la lance comme arme principale en décembre 1809 et les chevau-légers deviennent alors Chevau-légers Lanciers.

En janvier 1810 deux escadrons repartent pour l’Espagne. En juin 1812 les chevau-légers Lanciers sont sur les bords du Niemen, prêts à envahir la Russie. En aout ils combattent à Smolensk, en septembre à la Moscowa (Borodino) puis ils pénètrent dans Moscou. Sur les 1109 cavaliers partis à peine 6 mois plus tôt, seuls 185 rentreront à l’issue de la funeste retraite de Russie.

Les Polonais de l’Empereur se battent en Allemagne en 1813, puis repassent le Rhin au début de l’année 1814 pour participer glorieusement à la campagne de France. Ils se battront à Brienne, la Rothiere, Champaubert, Vauchamp, Montereau. Après l’abdication de l’Empereur, un détachement de 109 cavaliers accompagne Napoléon à l’ile d’Elbe. Le reste du régiment, sous la conduite du General Krasinski, se présente au Grand Duc Constantin et rejoint la Pologne. Lors de la réorganisation de la Garde pendant les 100 jours, les Polonais trop peu nombreux pour reformer le 1er régiment sont amalgamés au 2ieme régiment de Chevau-légers et prennent rang de 1er escadron sous les ordres du General de Colbert. Ils participeront à la campagne de Belgique et chargeront à Waterloo.

Le livre « les Polonais de Napoléon » de J. Tranie & J.C. Carmigniani décrit une histoire beaucoup plus détaillée de ce régiment.